Tous les jeudis, la salle du 17 se transforme en un espace dédié aux Chibani-a-s (vieux et vieille-s migrant-e-s, souvent maghrébin-e-s, retraité-e-s). En compagnie de l’équipe de la Case de Santé et d'usager-e-s ou d'habitant-e-s du quartier, ils profitent de cette journée pour se retrouver autour d’un repas, discuter, et s’adonner à des jeux (dominos, cartes…), écouter de la musique, regarder une vidéo, ou encore se faire aider dans leurs démarches administratives.
Alors qu’ils consultent trois fois moins que les Français âgés, les vieux travailleurs maghrébins souffrent, dès 55 ans, de pathologies observées chez les Français de vingt ans plus âgés, selon le HCI (Rapport sur "la condition sociale des travailleurs immigrés âgés", mars 2005). Elles sont liées aux conditions de travail sur les chantiers, au logement précaire, aux carences alimentaires, à des affections respiratoires, au diabète. De plus, nombre d'entre eux sont en situation d’errance perpétuelle. Venus travailler en France lors des Trente Glorieuses, ils sont confrontés à un terrible dilemme : partir ou rester ? Où aller ? Ce qui a pour conséquence chez certains une détresse psychosociale importante. Pourtant, les parcours de vie de ces personnes sont bien souvent d'une richesse remarquable, richesse qui mérite d'être mise en valeur.